jeudi 13 novembre 2008

On en termine

Une fois toute l'isolation mise en place, il est temps d'en finir avec l'habillage final. Nous sommes un peu fénéants et la perspective d'avoir à repeindre périodiquement l'habillage des murs nous enchantaient moyen. Ce sera donc un bardage bois naturel. Laissé en l'état, il prendra une teinte grisée avec le temps pour peu qu'on choisisses un bois durable.

Le roi des bois de bardage c'est le Red Cedar, excellent durabilité, et léger, c'est le bois de bardage par excellence. Par contre, quand il s'appelle "Red Cedar", il vient d'Amérique du Nord et coûte donc fort cher entre 50 et 70 € /m2 selon les fournisseurs.

Par contre, on peut aussi trouver du Cèdre Rouge, c'est pareil...en Français pour le terme, mais aussi pour la provenance. C'est donc bien moins cher. Cela dit, la différence de prix s'explique aussi par les différence de qualité. Pour notre part nous sommes assez déçus, il est assez noueux, certains clins étaient taillés dans l'écorce, il y a des ratures de rabot...bref pas aussi beau que du Red Cedar, c'est un fait.

En plus, on en avait pas commandé assez, du coup, il a fallu finir au Douglas, moins durable, mais d'un aspect proche. De toute façon, nous pourrons toujours remplacer ces clins plus tard en faisant les autres murs.

Les images valent mieux qu'un grand discours.




Comme les chevrons de charpente ont un trajet d'eau qui "revient" vers le mur, il était nécessaire de siliconer copieusement l'espace entre ces chevrons et le bardage, même si c'est la façade nord, normalement pas exposée à la pluie, ces précautions nous tranquilisent.


Le Cèdre Rouge est imputrescible, mais il faut quand même le préserver autant que possible, aussi, il s'arrête à 10 cm du sol ce qui protège le bardage contre les éclaboussures de pluie.


Depuis lors, les cornières ont été posées, il me reste à mettre en place un éclairage digne de ce nom, les 2 fils qui pendouillent c'est pas terrible.

N'empêche que j'ai beaucoup appris de ce chantier. L'année prochaine nous ferons le mur côté rue, beaucoup plus petit, mais avec des fenêtres, et nous aurons à gérer la déviation de la gouttière en étain, de la prise de tête en perspective. Pour le moment...repos.

Insufflation de la ouate

Il était un fois des gars motivé qui ont essayé d'insuffler de la ouate de cellulose dans un mur avec une souffleuse à laine de roche...ils sont venus, ils ont vu, et ils ont été vaincus.

Une souffleuse à laine de roche, c'est une énorme machine, avec un tuyau de 120 mm de diamètre, qui souffle fort...et qui sert à rien pour insuffler dans un mur, et ce, pour les raisons suivantes :
- impossible de passer le tuyau de 120 dans un coffre de 120,
- la souffleuse ne fait pas "cardeuse", c'est à dire qu'elle ne décompacte pas la ouate,
- il n'y a aucun réglage, donc aucun réglage de matière permettant d'ajuster la densité d'insufflation souhaitée.

Donc après un essai non concluant, zou, retour chez Kiloutou. Quelques heures et quelques recherches plus tard, je trouve ça:

Bon c'était en Vendée que je pouvais la louer, 2 heures pour aller la chercher et là...la révélation, LA machine qui va bien.

Un petit tuyau de 80 mm, un réglage du débit de matière, une fonction cardeuse, la télécommande pour pas faire de bétise, le bonheur. Ainsi équipés, nous avons commencé l'insufflation à 15 heures et nous avons terminé à 20h30.

Bon certains ont pu voir des belles vidéos s'insufflation, telle que celle-ci. C'est beau...et trop propre pour être vrai. Déjà, sur la démo, ils insufflent dans des caissons en OSB...trop facile. Le pare-pluie est beaucoup plus fragile que de l'OSB, et s'abime donc beaucoup plus vite, au final, impossible de remettre la rondelle découpée, la trou a été élargi, reste donc plus qu'à fixer une plaque de pare-pluie pour boucher le trou.

Bref, voilà comment ça se passe :
- on découpe un trou en haut du caisson pour passer le tuyau,
- on enfonce le tuyau ,jusqu'au bas du caisson,
- on retire le tuyau sur 50 cm AVANT de commencer l'insufflation, sinon, ça va se remplir, et bloquer le tuyau,
- on commence à insuffler, quand ça bourre (ça s'entend très bien), on retire le tuyau sur 50 cm et ainsi de suite jusqu'en haut,
- à la fin, on place le tuyau juste à l'entrée du trou et on finit de remplir.

Quand c'est terminé, c'est bien compact, ça bouge pas.

Quelques conseils :
- il faut au moins insuffler à 60 Kg/m3 pour se prémunir de tout tassement. Nous visions cette valeur, et quand on pèse que ce qu'on a insufflé, nous arrivons à une densité de 58 Kg/m3, pas si mal,
- le réglage de la machine est le suivant : moins de matière = plus de densité et inversement, car c'est l'air qui tasse, plus il y a d'air, plus la densité sera forte,
- prendre un bout de laine isolante dans laquelle on percera un trou pour passer le tuyau et boucher le trou d'insufflation pendant l'opération, ça évite d'en prendre plein la poire, surtout à la fin d'un caisson,
- plus on travaille sur l'étanchéité des caissons, mieux c'est, sinon ça vole partout, nous avons utilisé de la mousse polyuréthane pour bien calfeutrer les caissons, c'est pas écolo, mais ça marche.

Voilà ce qu'on peut dire de la partie insufflation, à partir de là, l'isolation est terminée, manque l'habillage.

Fermeture des coffres

L'ossature terminée, il était de passer à la fermeture des coffres afin de pouvoir insuffler la ouate. Et, là aussi, comme il s'agit de protéger la ouate de l'humidité, on pose un pare-pluie. Dans notre cas c'est un pare-pluie rigide et isolant de 25 mm en fibres de bois de chez Homatherm. Au final, le complexe isolant sera donc de 145 mm.

En 2 jours, à 2, nous avons posé le liège, toute l'ossature et 80% du pare-pluie. Preuve qu'en étant bien organisé et équipé, on avance vite.

Une fois le pare-pluie posé, nous passons au cloutage des tasseaux qui supporteront le bardage. Nous avons utilisé des tasseaux standards de 25 mm * 40 mm en pin traité, on en trouve partout.


Vue avec l'ossature fermée


Les découpes dans le haut du mur ont été assez tordues, les chevrons de la charpente ne facilitaient pas le boulot. Nous avons donc posé un tasseau qui court le long du toit et qui permet de fixer les petits bouts de pare-pluie.

Détail du haut


Afin de faciliter l'écoulement de l'eau qui pourrait s'infilter derrière le bardage, les tasseaux sont posés avec une pente qui converge vers le milieu du mur et donc vers la bouche de collecte des eaux de pluie. C'était ça ou faire un double liteaunage, cette solution était impossible dans notre cas à cause du portillon et du poteau en béton qu'on ne pouvait et voulait pas enlever.


Tasseaux en pente


A ce stade il est temps de parles des erreurs commises :
- comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, un passage d'air est ménagé entre les tasseaux pour ventiler l'arrière du bardage. Cette lame d'air est indispensable pour assurer une protection correcte du bardage contre les choc thermique. Dans notre cas, nous n'avons pas laissé assez d'espace, un écart d'au moins 5 cm aurait été plus approprié,
- les joints des plaques de pare-pluie coïncident, il aurait été plus judicieux de repartir à chaque point de départ avec la chute de la rangée précédente, cela aurait décalé tous les joints et assuré une meilleure solidité du montage et minimiser les chutes.

Comme on dit, il n'y a que celui qui ne fait rien qui ne fait pas d'erreur.

Le billet d'après décrira l'insufflation de la ouate, je préviens tout de suite, il n'y aucune photo, on aurait pu en faire, mais on a un peu oublié.

mercredi 12 novembre 2008

Montage de l'ossature

Maintenant que le liège est posé, nous passons au montage de l'ossature.

L'ossature est compposée de chevrons de 120 mm * 45 mm. Ici, ils sont en Douglas, mais du pin traité ferait tout aussi bien l'affaire.

Le montage commence par les chevrons horizontaux qui viennent en contact avec le liège. Ces chevrons sont fixés avec des équerres et chevillés dans le mur. Afin de se prémunir contre les remontées d'humidité, tous l'extérieur du montage est passé au Sicaflex (ok, c'est pas écolo). De la même manière, du Sicaflex vient à l'intérieur pour empêcher les remontées capilaires à l'intérieur du montage.

Pareil pour l'espace entre le liège et ces chevrons horizontaux, le Sicaflex venant là pour combler autant que possible le pont thermique et améliorer la qualité de l'isolation.

Chevrons horizontaux et étanchéité


Etanchéité de l'ossature externe


Ensuite c'est plutôt répétitif, un chevron tous les 60 cm environ. Pour la fixation, c'est plus simple, ils sont percés en leur milieu avec un trou permettant de rentrer la tête de vis jusqu'à milieu du chevron (60 mm). Les vis font 120 mm, 60 dans le bois, 60 dans le mur, avec des chevilles plastiques standard. Là, il faut juste être vigilant pour bien percer les chevrons, mise en place pour repérer les trous, percer le mur puis vissage final.

Et aucun souci, ça tient, on arrive même à courber le chevron, pourtant dans le sens le plus défavorable, sur les murs pas droits. Mais il convient de ne pas utiliser de visseuse sans fil, même les modèles professionnels avec des batteries de 2,4 Ah dont nous disposions ne suffisent pas à visser efficacement. Nous avons réussi, avec les bons embouts, à bloquer des perceuses de 750 W pour visser les chevrons.

Avec 5,75 m au faîtage, la location d'un échafaudage à demeure pour la durée des travaux était indispensable. Merci à Kiloutou de nous avoir fait un tarif avantageux.


Plus de 5 m, donc rallonge des chevrons


Aperçu général de l'ossature


Aperçu de la partie basse


Échafaudage indispensable


Au final, à 2, nous avons posé tout le liège et l'ossature en 1,5 jour. Du bon boulot, efficace. Nous avons eu la chance de bénéficier d'un temps magnifique, assez doux, et des derniers jours à l'heure d'été, ce qui nous laissait assez de temps pour travailler sans nous fatiguer les yeux.

On commence à isoler

Après avoir fait place nette, le temps est venu de commencer la partie isolation, c'est quand même pour ça qu'on fait tout ce chantier.

L'idée générale est de faire une ossature bois rapportée avec finition par bardage bois, l'isolant choisi est de la ouate, c'est l'isolant le plus efficace et le moins cher en vrac, faut pas se priver.

Le problème est que la ouate n'aime pas l'humidité...ça fait du papier mâché, pas idéal. Il faut donc se prémunir de l'intrusion de l'humidité par l'extérieur, mais aussi de tout passage d'humidité depuis la maison.

Pour ce dernier point, c'est facile, les murs extérieurs de la maison sont en parpaings pleins enduits, c'est donc du 100% étanche, de plus la VMC double flux se charge d'évacuer l'humidité du logement. Nous sommes donc bien préparés de ce côté là, l'humidité ne viendra pas de l'intérieur de la maison.

Reste donc à protéger le montage :
- des intrusions d'humidité,
- des remontées capillaires.

On commence donc par la 2é tâche, vu qu'on débute par le sol et que le montage...monte.

Pour isoler au niveau du sol, il faut un isolant qui ne craigne pas de tremper dans l'eau, ben oui, c'est Nantes. Et pour cela, rien de tel que le liège, le polystyrène ça marche aussi, mais c'est moins naturel.

Au fond de la gorge, nous plaçons donc des plaques de liège, qui sont simplement collées sur le mur, une couche de 10 cm, puis une de 5 cm, en joints décalés. Comme la gorge fait entre 10 et 15 cm de profondeur, nous utilisons des gravats pour maintenir les plaques sur une ligne horizontales.

Première couche de 10 cm de liège


Comme nous changeons de poële bientôt, et sur les bons conseils de l'installateur, nous avons prévu le passage d'une entrée d'air frais séparée. Cette entrée ne sera pas utilisée dans un premier temps, mais tout est là, au cas où nous souhaiterions l'utiliser. Faut savoir qu'une telle entrée peut apparaître comme un plus, mais :
- que le VMC double flux ne perturbe pas le tirage,
- que la maison est tout sauf étanche à l'air,
- qu'une arrivée d'air froid l'hiver diminue le rendement du poële qui va consacrer une part de l'énergie à réchauffer cet air.

Bref, tout y est, creusé et rebouché...ça fait un peu Shadock tout ça non ?

Liège avec l'arrive d'air du poële


Voilà, le liège est posé, à peine 2h de boulot pour un mur de 8,2 m. Du coup, on commence à réfléchir à poser les chevrons de lisse basse.

Le liège est posé


On aperçoit madame, inspecteur des travaux en cours, qui vient s'enquérir de la bonne marche des tâches.

jeudi 6 novembre 2008

On évacue

Eh oui, c'est bien beau de tout casse, mais faut aussi évacuer. La languette du mur a été coriace, il faillait monter le piqueur de 10 Kg à hauteur de bras, c'était chaud.

Pour le bas, j'avoue que le courage m'a lâchement abandonné, je comptai décaisser le mur sur 30 cm pour isoler le sous bassement autant que possible, je me voyais pas creuser si profond.

En plus, j'ai découvert par la suite, que le drain de récolte des eaux de pluie, circule justement le long du mur à 30 cm de profondeur. Comme il était hors de question de refaire le drain, l'honneur est sauf. Le décaissage est donc entre 10 et 15 cm selon l'endroit où on mesure, il y a la pente qui envoie les eaux vers la bouche de collecte.


Maintenant que les travaux préparatoires sont terminés, place à la partie intéressante : la construction.

NB : A l'heure où je poste tous ces messages, ces travaux sont terminés, ils ont été terminés le 17 octobre.